• Nous étions invités par le Centre socio-culturel de l'Allée Verte. Didier, également membre de Santé Solidarité, m'avait demandé à l'accompagner, et le directeur du centre était d'accord. Le président nantais d'UFC-Que Choisir était également présent. Pressenti, ENEDIS n'avait pas donné suite...


    La salle était bien garnie ! Nous avons compté largement cinquante personnes. Le directeur de Que Choisir s'est présenté avec son association et ses buts dans ce cas précis, soit donc la défense essentiellement juridique des consommateurs, ainsi que des conseils, puis Didier a présenté la sienne ( mettre en commun des cas, se serrer les coudes quand interviennent des coups durs de santé) et a donné déjà des jalons à la discussion. Tout de suite les questions ont fusé. Sur la santé, sur la pénétration des ondes, sur la confidentialité des données, sur la fiabilité du matériel...


    Pour résumer, UFC-Que Choisir défend âprement ses adhérents, avec son arsenal juridique. Tout le juridique, j'oserai dire rien que le juridique. C'est une position très honorable. Il est cependant plus regrettable, qu'il ait cru pouvoir affirmer (il s'est bien qualifié lui-même de non-spécialiste, donc nous ne lui en voudrons pas)  qu'une personne extérieure à l'habitant ne puisse en aucun cas télécommander un appareil interne : la télécommande via CPL des ballons d'eau chaude prouve le contraire, même s'il s'agit d'une fonction faisant appel à d'autres fréquences plus basses du CPL, genre Jour-Nuit ou Arc-en-Ciel. Si on le peut pour UNE chose, on le peut en utilisant des fréquences plus élevées (CPL mode 1) pour des commandes plus complexes. A plus forte raison dans l'avenir, quand seront mises en œuvre des fréquences type 3, 4 ou 5 comme ce qu'utilise le téléphone cellulaire, qui sont déjà prévues, et qui peuvent être mises en place à distance sans aucune manipulation locale. Là aussi, faute de temps, il ne fut pas possible d'argumenter tous ces points.




    En revanche, on peut dire que nous nous positionnons dans l'esprit de la légitimité des luttes contre les bousilleurs de santé, contre les grands-prêtres de Big Data, contre ce qu'un participant n'a pas hésité à qualifier de dictature. Il ne faut pas craindre de l'affirmer : pour faire avancer LE VRAI PROGRÈS, il est nécessaire d'en passer par une remise en cause des lois. C'est ce que faisaient les grévistes du XIXe, c'est ce que fit Rosa Parks quand elle refusa de se lever dans le bus de sa ville d'Alabama pour laisser un homme blanc s'asseoir à sa place. Les lois, de tous temps, furent les instruments des Plus Forts pour contraindre les plus nombreux. Mais aussi, souvent elles furent changées sous la pression des plus humbles quand ils réussissaient à s'unir suffisamment.


    Le débat se poursuivit ainsi, très animé. Les questions se bousculaient. Et puis, vers la fin du "temps réglementaire", le directeur nantais d'ENEDIS, qui était déjà venu à d'autres réunions dont celle de Vertou organisée par Nantes-Métropole, s'est levé pour apporter sa bonne parole. Sa façon de procéder a été semble-t-il jugée assez cavalière, à en voir les réactions, d'autant qu'il avait été invité officiellement et n'avait pas donné suite.

    Il a amené des affirmations que, coincé par le temps, je n'ai pas pu récuser, et c'est dommage. Je pense en particulier aux courants porteurs modulés par le Linky qui circulent dans tout un immeuble, ou un petit quartier, et pour lesquels il est nécessaire par sécurité de s'éloigner des fils du courant de deux mètres - chose fort difficile chez soi, tant ils sont nombreux. Et cela, je n'ai pas pu lui rétorquer.


    Le temps de l'assemblée a été un peu bousculé, de ce fait, et il était plus de vingt-trois heures quand nous nous sommes quittés après la fin de la réunion proprement dite.



     
    L'un dans l'autre, ce fut un bon débat, où se sont manifestées de vraies inquiétudes, comme celle d'un hypersensible qui a apporté son témoignage : le monsieur de Que Choisir n'a pu lui apporter que sa compassion, puisque la loi oblige semble-t-il à déployer les compteurs communicants. C'est bien là où l'on touche du doigt les limites de la pertinence des lois ; et la nécessité, oui, la nécessité, de se dresser pour affirmer autre chose ; et pour agir en conséquence malgré certains risques.







    Jean-Claude



    votre commentaire
  • C'est un joli article, pour ceux qui pensent n'avoir rien à craindre du compteur Linky, et dans une moindre mesure peut-être de ses potes Gazpar et le compteur "intelligent" de Veolia pour l'eau.

    http://www.lagedefaire-lejournal.fr/sexy-linky/

    « Les compteurs Linky sont techniquement capables de recueillir les index journaliers et la courbe de charge, c’est-à-dire un relevé de la consommation électrique de l’abonné, avec un pas de mesure de 10  minutes. Ces données permettent de déduire des informations sur les habitudes de vie des consommateurs. »
    Sophie Nerbonne, de la Cnil

    Bonne réception, bonne lecture, bons cauchemars (Big Data me tire les pieds, hi hi hi hi brrrrr....).

    Acheter (prix modique) cet ouvrage ne sera peut-être pas une mauvaise idée.




    votre commentaire
  • “BIG DATA is watching you”









    Les « justifications » du programme Linky ne sont en réalité que des prétextes qui ne tiennent absolument pas debout : aucune économie d'énergie (au contraire, des abonnements plus chers), aucun besoin pour les énergies renouvelables (l'Allemagne qui les développe bien plus que la France a annulé son programme de compteurs communicants), etc.

    Mais alors, quelle est la véritable explication de la mise en place de ce programme ?

    Elle est illustrée de façon édifiante par une récente interview de Philippe Monloubou, le grand chef d’Enedis. Tout est pratiquement dit dès le titre, qui n’est autre qu’une citation de M. Monloubou :

     

     
    Pour ce genre de personnages, la comptabilisation de nos consommations n’est plus qu’une activité parfaitement subalterne (qu’ils continueront bien sûr à assurer car elle leur rapporte pas mal d’argent : notre argent). Ce qui les fait vibrer, c’est tout autre chose, c’est la nouvelle guerre mondiale du numérique, celle des données : celle du Big data.

    Il s’agit en particulier de créer de gigantesques bases de données dans lesquels nous (anciennement usagers, d’abord rabaissés au rang de clients, et désormais réduits au statut de produits) figurons tous, et qui contiennent d’innombrables données sur nos vie, nos habitudes, nos modes de consommation, nos capacités financières, etc.

    Et, précisément, les compteurs communicants vont être les « parfaits » outils d’élaboration de ces bases de données. D’ailleurs, relisez bien la citation de M. Monloubou : est-ce que quelque chose ne vous choque pas ? Regardez bien, ce monsieur ne parle pas de compteurs mais de capteurs.




    Tout est dit : pour Enedis, les 35 millions de Linky qui doivent nous êtres imposés (si nous nous laissons faire) ne sont plus des compteurs mais des capteurs : leur véritable justification est bel et bien de capter toutes les informations possibles et imaginables sur nous.

    Dès 1948, dans son roman 1984, Orwell prévoyait une société totalitaire capable de surveiller les gens chez eux par l’intermédiaire d’un système vidéo présent dans tous les logements, avec un slogan en forme d’avertissement et de menace : « Big brother is watching you ».
    Nous y voilà même si, contrairement à ce qui est prétendu dans une vidéo truquée, le compteur Linky ne possède pas de caméra : il n’en a en réalité pas besoin pour tout savoir sur nous. Orwell avait tout prévu, à un détail près : aujourd’hui, avec Linky, « BIG DATA is watching you ».





    votre commentaire
  • Voici le communiqué que nous venons de recevoir. Les lobbies se servent de lois prévues sur un sujet, pour y introduire subrepticement tout autre chose Cela confirme que notre vigilance doit être pointue et quotidienne.





    ROBIN DES TOITS
    Correspondance : 33 rue d'Amsterdam 75008 Paris
    Tél. : 33 1 47 00 96 33
    E-mail : contact@robindestoits.orgLoi ondes: le lobby des opérateurs n'aime pas la démocratie et trouve un ministre et des députés obligeants


    Le lobby des opérateurs n'est jamais parvenu à digérer le vote de la loi Abeille sur les ondes du 9 février 2014. En catimini, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2016, le lobby s'est trouvé quelques députés obligeants qui ont fait passer des amendements dans une loi sur les territoires de montagne, pour réduire à rien les dispositifs démocratiques mis en place par la loi Abeille autour de l'implantation des antennes-relais, ceci avec le soutien du ministre de l'aménagement du territoire Jean-Michel Baylet. Un vrai recul qui va à nouveau donner une image déplorable de la politique. 
     
    Il avait fallu 3 ans pour faire voter cette loi qui permettait de limiter l'exposition du public aux radiofréquences émises par les technologies du sans-fil (antennes-relais, portables, wifi etc.), qui redonnait des pouvoirs aux élus locaux, qui introduisait de la démocratie autour du déploiement de ces équipements. 

    Jean-Michel Baylet, qui est aussi ministre des collectivités territoriales, préfère donc soutenir les opérateurs et priver les élus locaux et les citoyens, de leurs droits à l'information, à la transparence, à la concertation ?

    Il faut aussi rappeler le contexte: pour l'Organisation Mondiale de la Santé les radiofréquences sont des cancérogènes possibles. Et les compagnies d'assurance sont tellement persuadées de la nocivité de ces ondes que comme elles l'avaient naguère fait pour l'amiante, elles refusent de couvrir les risques sanitaires liés à l'exposition aux radiofréquences.

    "Robin des Toits fait part de sa consternation et appelle le gouvernement, et les sénateurs qui vont prochainement examiner ce texte, à redonner à la loi "Abeille" ses dispositifs démocratiques et de protection de la population" selon Etienne Cendrier porte-parole de l'association.


    Voir également :

    - "Ondes : Loi définitivement adoptée !!" - Communiqué de presse Robin des Toits - 29/01/2015

    votre commentaire
  • Le 14 octobre, comme nous l'avions signalé, une réunion sera organisée par l'association du Centre Culturel de l'Allée Verte, à Saint Sébastien sur Loire. Y sont invitées les associations UFC-Que Choisir, et Santé Solidarité, représentée par notre ami Didier. Celui-ci a obtenu l'accord des responsables du Centre, pour que je l'accompagne.

    Que Choisir a donc endossé la défense des compteurs communicants.




    Pour notre part, il nous faudra prouver que cette défense se base sur des présupposés probablement inadéquats. En revanche, il nous incombera de développer les inconvénients, dont vous avez déjà quelques idées. Le coût, la santé, l'environnement.... et le reste !

    Peut-être certaines personnes seront-elle intéressées par cette réunion-débat. A elles, je dis, nous disons : à bientôt.

    Jean-Claude




    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique