• Tout feu tout flamme, c'est le poseur de Linky


    Nous avons quitté not'copine la souris CPL, qui sort du Linky pour aller discuter le bout de gras avec le marlou de service, le concentrateur perché sur le petit transfo, là-bas au bord de la route. On l'a bien remarqué, vu que toutes ses copines font le même tapage, chacune à son tour, c'est un beau vacarme qu'elles ont institué dans cet immeuble si tranquille avant ! Avant, c'était quand deux fois par an c'était un préposé qui venait relever les indices, puis repartait discrètement. Le préposé, maintenant, il va pointer chez Popol, qui en ploie beaucoup d'autres, quand il ne les broie pas. 
     
    Le concentrateur, c'est lui !


    Donc SuperLinky fait le boulot pour lequel il a été construit, au plus juste question prix malgré la note salée que cela fait partout, car qu'on ne s'y trompe pas : il sera décédé avant même que ses prédécesseurs ne soient usés. Au plus juste, on vous a dit ! Dans quinze ans, les Linky peu veinard qui se retrouvent dans les boîtiers de bord de route auront connu les fortes chaleurs, les pluies (surtout si le boîtier reste ouvert), voire les gelées, ils seront vieillis prématurément, ridés, comme les pauv'pommes qu'ils sont, et déjà il faudra les remplacer.

    Autre scénario, intéressant. Les poseurs de Linky, ce sont des pros ! oui, madame, des chômeurs formés à toute allure, et c'est parti ! De plus, il faut aller vite : trente-cinq millions à poser, mes loulous, donc trente-cinq millions à déposer en même temps bien sûr. Ils ont un beau casque, de beaux gants de protection, et une pression énorme sur les épaules. Ils déposent, ils posent. Pas de détails ! Ils déposent, ils posent. Au suivant. Un peu de travers, pas tout-à-fait assez serré, on fonce. Et puis, de temps en temps, l'incendie parce que ce n'est pas assez serré, ou parce que le bidule présente une anomalie cachée. Trente-cinq millions. On avance. Tout feu, tout flamme, je vous dis ! 






    Surtout, ne pas incriminer le poseur. On dit toujours que le lampiste trinque, parce qu'au-dessus, le parapluie est grand ouvert, et l'extincteur aussi. Tout feu, tout flamme ! Le vrai responsable, c'est le financier du patron de l'usine de lave-vaisselles, qui veut savoir si son investissement en monnaie de singe est pertinent (c'est lui qui a « inventé » cet argent, qui auparavant n'existait pas, mais chuttttt.... il ne faut pas le dire). Il a donc besoin d'anticiper les besoins des con sommateurs, voire de les susciter, eh oui. Les statistiques nées des retours de données lui serviront. EDF dit s'engager à ne pas vendre ses données (débarrassées des caractéristiques des clients individuels bien sûr) : le fera-t-il réellement ? Il lui faut des retours d'investissement, tout de même, ce sont plus de cinq milliards (on va dire huit, allez) que lui coûte cette plaisanterie, tout le monde va donc faire un effort. Et bien entendu, plus les données seront fines et précises (par saison, par lieu géographique, voire plus encore), plus elles seront intéressantes et... monnayables. Seuls les grands chiffres seront accessibles au public et gratuits.

    Il y aura certainement de quoi dire encore des Linky. A une prochaine fois ?

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  • Les joies du courant porteur en ligne (CPL)



    Vous vivez au bord d'une route très fréquentée ? C'est le lot non de tout le monde, mais de beaucoup de personnes. Cependant, avec le temps, ce roulement pas vraiment continu et uniforme, mais suffisamment tout de même, vous ne l'entendez plus vraiment. Votre cerveau l'intègre à son environnement, même si, comme en été, vous avez ouvert la fenêtre.

    En revanche, soudain s'ajoutent à ce bruit devenu presque « un bruit blanc » comme disent les spécialistes, des coups de marteau, assez rapprochés, mais aléatoires, d'intensités, de tonalités différentes. Vous allez vite trouver cela insupportable. Impossible d'intégrer ces impulsions sonores à un schéma routinier et plus rassurant, souvent, qu'un silence total.

    Dans votre chez-soi, le courant électrique arrive tranquillement avec son train d'ondes bien normalisé , oscillant cinquante fois par seconde autour de la valeur zéro, les ondes électriques, et les ondes magnétiques associées placées à 90° de celles-ci. Sauf si ce sont des ondes particulièrement fortes comme dans les réseaux haute et très haute tensions, qui peuvent vous brûler par leur simple présence sans contact, cela ne vous fera rien.





    Et puis arrive le CPL. « Ne vous dérangez pas, je viens juste relever le compteur », vous hèle-t-il en passant. Sauf qu'il vient au moins une fois par jour (en fait, malgré les dénégations des techniciens, il semble bien que ce soit toutes les dix minutes, selon ce qu'en disent des industriels à Bruxelles), et PING il annonce non un chiffre, mais DES chiffres, tous ceux de la vie de votre courant électrique depuis le dernier relevé. Il les annonce à son copain le concentrateur, qui fait le guet un peu plus loin au bord de la rue, et retransmet par téléphone portable (c'est l'équivalent) les données à Big Brother plus loin encore.

    Malheureusement, le CPL se rit des murs. Il s'infiltre dans les deux sens, vers le concentrateur certes, mais aussi dans l'autre sens vers votre frigo, PING, votre lave-vaisselle en pleine charge, PING, vous qui repassez le linge, PING, la veilleuse qui observe le bébé dans la chambre du fond, PING, et le bébé qui est à moins d'un mètre souvent, PING... 

    Il faut dire que le corps des animaux, et en particulier des humains, est une machine bien délicate, plus qu'un grille-pain probablement. Or, déjà, on ne compte pas le nombre de lave-linges et d'autres appareils qui ont connu le trépas depuis l'arrivée de mini-CPL, la petite souris qui discute avec son pote le concentrateur du bout de la rue. Alors, vous pensez, les humains...

    Ce ne serait encore rien : le compteur de votre voisin s'y met à son tour, car ils ne le font pas tous à la fois, ce serait une cacophonie. Puis celui du voisin du quatrième, celui d'un autre voisin dans un autre escalier, PING, PING, PING... tout le quartier proche « sonne » chez vous ainsi, nuit et jour, de façon aléatoire, PING, PING, PING....    AU SECOURS clame le frigo, au secours se lamente la machine à laver, au secours hurle le bébé qui se réveille et ne comprend pas...

    « Mais vous savez, le CPL, ce sont juste de petites impulsions », tentent de répondre les techniciens et les ingénieurs. Oui, bien sûr, petites, mais qui interfèrent avec tout le reste parce que justement ce sont des impulsions qui arrivent comme des cheveux sales sur la soupe, renforcent une harmonique, en créent une autre ou encore des dysharmonies, avec de vraies pointes et des creux : un vrai bazar s'installe ainsi et pourrit la vie.

    Ah le marteau, qui brame au fond des bois dont je me chauffe, et fait fuir toute tranquillité ! 





     

    (à noter que là, nous n'avons parlé que du CPL, car notre ami Linky a encore bien d'autres choses passionnantes à (ne pas?) vous révéler)



    Une illustration qui vaut ce qu'elle vaut, est proposée en accès libre par Next-Up, elle est ici :

    http://videos2.next-up.org/Linky_reprenez_votre_pouvoir.html






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