• Il y a un an, était édité chez Harmonia Mundi Livre un ouvrage de Marc Elsberg, traduit de l'allemand par Pierre Malherbet. Le nom de cet ouvrage ? BLACK OUT, sous-titré "Demain il sera trop tard".




    Il s'agit d'un blocage de la presque totalité des réseaux électriques européens par des virus judicieusement inoculés à des nœuds de certains de ces réseaux. De proche en proche et malgré des efforts désespérés, les réseaux tombent, et malgré les réparations ne peuvent pas redémarrer.

    S'ensuit une panique généralisée en raison des chauffages en panne, des transports paralysés (il faut des pompes électriques pour les carburants liquides), donc de l'alimentaire réduit à presque rien, mais aussi les hôpitaux,  les industries, les travaux agricoles (dont les serres chauffées).

    Ce roman se lit comme une vraie catastrophe réellement arrivée, il est très documenté, et réaliste jusqu'à la fin, que je ne déflorerai pas. Pour ma part, j'ai lu les 470 pages d'une traite (une nuit entière). On y apprend beaucoup sur les risques que le système actuel autorise. En France, tous les garde-fous patiemment construits ont été retirés afin de permettre la plénitude des "compteurs communicants", les fameux Linky. Dans les transformateurs, désormais un code émis quelque part peut atteindre tous les compteurs individuels, c'est d'ailleurs ce que raconte ce livre.

    Souhaitons qu'il ne soit pas prémonitoire, et qu'au contraire il fasse ouvrir les yeux des décideurs. A moins que ceux-ci n'aiment jouer avec le feu.

    En tout cas, dans la même ligne, je recommande un hors-série de la revue MISC, le numéro 15. Il a pour titre "Sécurité des objets connectés – pouvez-vous encore faire confiance à votre réfrigérateur ?". Tous les objets connectés sont dans la ligne de mire, les "compteurs intelligents" bien sûr, mais aussi tous ces nouveaux appareils électro-ménagers pucés, voire munis de micros et/ou de cameras. Rideaux, voitures, brosses à dents, "robots" de cuisine, lampes à variateur, tout peut subir des attaques.



    La revue passe en revue les virus connus, leurs modes de fonctionnement, les droits des consommateurs, la sécurité améliorée par la cryptographie.... elle ne pose pas la question du droit à ne pas être connecté. C'est une faille déplaisante.

    Malgré tout, on peut la conseiller, car elle aussi apporte un aperçu parfois très pointu sur cet univers, et ses fragilités.

    En prévision des vacances, bonnes lectures !

    JC

    votre commentaire
  • Lettre reçue d'ENEDIS par un particulier à la suite d'une sommation DE NE PAS FAIRE.





    Une personne nous a confié cette lettre en retour d'Enedis, qui a donc pris acte de l'assignation. On y sent comme un malaise. C'est au point que cela manque de vrais arguments, il s'agirait plutôt de menaces voilées.
     
    La société en question  serait-elle en train de patauger dans les refus de plus en plus nombreux ? Refus émanant aussi bien de particuliers, que de communes. Celles-ci, au 29 mai 2017, sont désormais 358 à avoir pris arrêtés ou votes de défiance. Et ce, malgré les énormes pressions exercées par les différents organismes, les préfets, et malgré le fait que le nouvel hôte de l'Élysée est, bien entendu, pour ce qui peut apporter de l'argent et du pouvoir aux multinationales.


    Je me permets d'apporter quelques arguments, en réponse à cette lettre d'ENEDIS.

    — Il y a dans ce texte une mauvaise foi manifeste, puisque personne parmi les citoyens qui refusent le linky, personne ne revendique la POSSESSION du compteur.

    — la lettre minimise le plus possible l'intervention de l'huissier, qui gêne beaucoup ENEDIS en raison de ses attendus déposés officiellement chez elle. Et ce, même si l'huissier lui-même n'est pour rien dans l'élaboration des 21 pages.

    — la loi va sans raison apparente au-delà des recommandations de Bruxelles, qui insiste à dire que si c'est trop cher, ou si cela pose des problèmes techniques, on laisse tomber, par exemple. D'autres pays ne déploient pas ces compteurs communicants, ou comme l'Allemagne, ne le font que partiellement.

    — les normes de pollution électromagnétique auxquelles se réfère ENEDIS sont depuis longtemps obsolètes, et beaucoup trop élevées (environ 100 fois), mais bien entendu cela arrange beaucoup les industriels

    — ENEDIS va encore au-delà de la loi, en obligeant les poseurs à devenir brutaux par l'incitation de primes au rendement, car la société subodore qu'il va y avoir une grande résistance chez tous ceux qui ont le compteur à l'intérieur du logement. Plus de 50% des compteurs sont dans ce cas-là.

    — la maîtrise de la consommation dont se gargarise ENEDIS est une affaire personnelle qui n'a rien, non, rien à voir avec les compteurs communicants. Il suffit de lire l'index, et de faire une soustraction avec l'index précédent. C'est du niveau d'un élève du primaire. On peut le faire, ou on peut très bien ne pas le faire même si les moyens sont donnés directement (à ceux qui s'ouvrent un compte sur Internet, par exemple). Le nombre de ceux qui prennent la peine de suivre réellement la consommation est aux alentours de 2 ou 3 POUR MILLE. (document Enedis, hi hi)

    — cette affaire-là n'est qu'une vaste arnaque ayant pour seul but, oui, seul but, de collecter le maximum de données parfois intimes sur tous les citoyens de ce pays, et même à l'avenir, d'autres pays où le Linky pourrait être déployé par EDF. Ce n'est pas pour rien que Philippe Monloubou a, le 2 février 2016, déclaré devant une commission parlementaire que son entreprise (filiale à 100% d'EDF) allait bientôt disposer de 35 millions de capteurs (il n'a pas parlé de compteurs) et que cette entreprise participe au BIG DATA, soit le ramassage global de données sur tout le monde. Détail amusant, mais important, il avoue aussi à cette occasion que le Linky N'EST PAS OBLIGATOIRE.

    Ne lâchons rien.

    JC

    1 commentaire
  • Le 4 mai 2017, à Saint Herblain, était organisée une conférence sur ce sujet devenu de jour en jour plus important. Le BIG DATA, c'est cette accumulation monstrueuse de données diverses, disparates, dans des formats plus que pléthoriques (deux cents ? plus ?).

    Étaient invités quatre érudits dans plusieurs branches, nous reprenons ici leurs noms et qualifications.

    Fabrice Benaut, fondateur d'iDeaTrans, président de l'Alliance active data, entre autres casquettes...

    Dominique Cardon, sociologue à l'université Paris Est Marne la Vallée, le plus "ancien"

    Valentine Ferreol, consultante, présidente d'honneur de l'institut G9+

    Nicolas Guy, fondateur de la société SoyHuCe

    Un meneur de jeu les invitait à prendre la parole tour à tour, en aiguillant ou en posant les questions si nécessaire.

    Le BIG DATA, qu'est-ce physiquement ? C'est une collecte de multiples façons différentes, de données n'ayant généralement aucun rapport les unes avec les autres. Elles sont stockées, dans les grandes villes, sur des supports leur appartenant, essentiellement des disques durs d'ordinateurs, cela permet d'y faire référence rapidement en cas de recherche.

    Le plus souvent, ces milliers de milliards de bits sont par commodité déposés via la Toile dans ce qu'on appelle "le cloud", ce lieu informel composé de nombreux datacenters, ce que j'appellerais plus précisément des fermes d'ordinateurs. En effet, les données, il faut les élever, les nettoyer (un intervenant faisait remarquer que souvent la collecte est "sale", pleine d'erreurs diverses), les dompter, les rendre utilisables.

    Cela peut être les relevés de pollution d'une ville à différents points, jour par jour, soit grâce à des postes fixes, soit en faisant intervenir des unités mobiles de captage appartenant à des prestataires de service. Cela peut être aussi les comptages de véhicules à différents points, auxquels il faut réagir vite pour par exemple dévier la circulation d'un grand axe soudain obstrué par un accident. Mais aussi, il peut s'agir du remplissage de transports en commun, qu'il faut s'efforcer d'optimiser. Tout est stocké, en vue d'analyse, et tout est dans des formats différents. On notera ainsi que les données fournies par le Linky ont été fort peu abordées, sans doute parce que ce volet est encore trop neuf pour qu'on s'y penche.

    Justement, les données collectées par le Linky ont la particularité de présenter un caractère personnel, ce qui oblige à les transmettre dans un format crypté théoriquement robuste. Robustes, sont ceux des échanges de données de santé, militaires, de données industrielles de pointe : bien naïfs seraient les entreprises qui garderaient "sur le cloud" des indications sur leur clientèle, leurs stocks. Certaines, et des grandes, l'ont fait, et n'existent plus.

    Le cloud, ce sont de très grosses maisons, mondiales, qui conservent pour un prix modique vos données. Parce qu'elle sont mondiales (et généralement étatsuniennes), elles donnent accès à leur gouvernement à ces données. A part certaines boîtes très spécialisées dans le cloud seul, ce sont bien entendu les GAFAM qui se présentent à tous, et qui collectent "gratuitement" tous les éléments de votre vie. Pas assez de personnes en sont conscientes.

    Intervient alors l'algorithme. C'est ce qui va permettre, à partir d'un amas monstrueux et incohérent, de relier des données entre elles pour leur donner un sens, voire une utilisation. Il faut dire que le BIG DATA est caractérisé par ce qu'on appelle les 3 V : la Variété des données, la Vélocité à les collecter et les traiter, le Volume qu'elles représentent.

    L'algorithme, alchimie subtile, est comparable à une recette de cuisine où l'essentiel est dans la nuance. Google a bâti sa fortune colossale sur son algorithme de traitement des données, qui permet à partir d'un ou deux mots clefs de s'y retrouver dans une masse énorme d'articles, de photos..... Autant dire que cet algorithme est aussi secret et aussi bien gardé que la composition exacte du Coca-Cola.

    L'algorithme permettra sans doute par exemple de croiser les données de la pollution dans tel ou tel lieu, de la météo, de la gestion des transports individuels ou en commun le plus optimisés possible. Il aidera aussi à rechercher les livres traitant d'un sujet méconnu, ou au contraire, banal. Nul doute qu'une entreprise sensée ne s'aventurera pas à confier ses algorithmes au cloud, à ces fermes d'ordinateurs où les grandes sociétés et les États peuvent puiser. Pour donner une idée de ce qu'est une ferme d'ordinateurs, la plus importante de Google comporte un million de machines interconnectées, les unes gérant leurs disques, d'autres moins nombreuses se contentant de servir de nœuds de circulation.

    Nul doute que la science, ou l'alchimie, de l'algorithme fera encore des progrès afin d'interconnecter toujours plus des données n'ayant apparemment aucun rapport.

    Pour conclure, ce nouveau système est-il un bien ? Est-il un mal ?

    Déjà les fermes d'ordinateurs sont à la fois beaucoup plus efficaces qu'autrefois, et en même temps beaucoup moins énergivores même si leur consommation globale correspond à un nombre respectable de centrales électriques dans le monde.

    Mais c'est surtout la possibilité, pour chacun, de maîtriser la confidentialité de ses propres données, et de pouvoir les soustraire aux entreprises voraces et aux États tentaculaires, qui reste à parfaire. Trop de gens confient imprudemment toute leur vie à des monstres comme Facebook (impressions écrites, sentiments, photos, vidéos...), des garde-fous solides seront à construire pour que ces entreprises n'aillent pas trop loin. Il est regrettable que, pour le moment, la CNIL n'ait pas plus de pouvoir.

    votre commentaire
  • (intervention mise à jour en juin 2020)
     
    Rappelons-le pour que ce soit bien clair. Le 2 février 2016, devant une commission parlementaire, le président du directoire d'ENEDIS, Philippe Monloubou à l'époque, déclare que le compteur n'est pas obligatoire.
     

    Des paroles similaires seront prononcées par d'autres cadres supérieurs d'ENEDIS.

    Les recherches tant dans le domaine des risques que dans celui des méandres judiciaires nous amènent à proposer un aménagement dans certaines procédures, pour ceux qui ne veulent pas des nouveaux CAPTEURS (vendus comme des "compteurs", mais ce n'est qu'un aspect très annexe de leurs possibilités).

     

    L I N K Y


    MISE A JOUR — Cela nous amène à revoir pour le Linky les premiers recours (ceux qui d'ailleurs suffisent pour les personnes dont le compteur actuel est protégé, soit dans une cour bien fermée, soit même à l'intérieur).  Nos amis de Lille et Languedoc-Roussillon ont tout récemment (début 2019) préparé une nouvelle lettre à l'attention d'ENEDIS, forte des procédures déjà actées, et qui ont pu aboutir favorablement, ou pas.

     
     
     Dans ce dossier ZIP sont incluses des lettres-types à adresser à votre Syndicat d'énergie départemental, OU à votre Métropole, et à ENEDIS (désormais il a été préconisé de s'adresser directement au siège, à Courbevoie (Paris-La Défense)).  Ces lettres sont à envoyer avec accusé de réception. Ne pas oublier, c'est préférable, d'aller chercher préalablement à la Poste des liasses pour accusés de réception. Le numéro de ceux-ci sera porté dans la lettre elle-même. Les envois seront, de préférence là encore, effectués dans des enveloppes à fenêtre pour que le destinataire ne puisse arguer que cette enveloppe est vide.  

    https://ti1ca.com/1sg4vwj5-lettres-refus-lettres-refus.zip.html

      
     

    Vous manquez d'arguments ? Nous vous avons préparé un autre ZIP, comportant nos deux principaux tracts, recto-verso, une affichette de taille A5 à déposer près des écoles par exemple, mais de toute façon dans des lieux d'affichage autorisé (important) , ainsi que notre argumentaire plus étoffé (8 pages) et un explicatif des appareils (26 pages très aérées, en format paysage pour permettre d'en faire une plaquette)
    https://ti1ca.com/s5imd0u6-argumentaires-argumentaires.zip.html

     

     

      G A Z P A R

     

     Les procédures sont plus simples : il suffit d'écrire à la cellule nationale de GRDF d'Évreux, et à la communauté de communes, avec les mêmes précautions que pour le Linky. Le fichier ZIP comporte ces deux lettres-là, plus une réponse (anonymisée) que j'avais faite à GRDF à un courrier de relance.

    https://ti1ca.com/yxulwxnh-lettres-type-Gaspard-lettres-type-Gaspard.zip.html
     
     
     
     
     
     

     

    E A U


    Pour les compteurs d'eau, seule votre communauté de communes est concernée, ainsi bien entendu que votre maire. Voici une lettre type à adresser avec accusé de réception à votre maire, avec copie à la communauté de communes.
    https://ti1ca.com/qm6972yx-compteur-d-eau-lettre-refus-type-au-maire-compteur-d-eau-lettre-refus-type-au-maire.doc.html

    Là aussi, penser à aller chercher à l'avance des liasses d'envois recommandés, afin que le numéro de celle que vous utilisez soit inscrit dans la lettre. Enveloppe à fenêtre recommandée, pour qu'il ne puisse pas être rétorqué que l'enveloppe était vide.




    Rappel des adresses auxquelles se référer.

    — pour les personnes de Nantes-Métropole, voici l'adresse de celle-ci.
      

    Madame la Présidente de Nantes-Métropole,
     
    2, Cours du Champ de Mars
     
    44923 NANTES CEDEX 9




    — pour contacter des personnes utiles (cliquer sur la photo pour l'agrandir, c'est le verso de l'un de nos tracts)




    Vous noterez en particulier que, si vous êtes un élu, conseiller municipal, maire, ou que vous envisagez de sensibiliser des élus, le site de Stéphane Lhomme lui-même élu, propose un choix de résolutions-types, d'arrêtés.

    et nous ne saurons trop remercier Madame Annie Lobé, pour ses très précieux conseils.

    pour le  collectif,

     

    JC


    8 commentaires
  • Ce 4 mai, nous sommes tous conviés à une conférence à la Maison des Arts, à Saint Herblain.



    Sujet crucial, terrible, celui des moyens que se donnent les multinationales pour superviser et contrôler tous les Terriens. Le BIG DATA, c'est la grande affaire qui débarque dans nos vies. Qui s'y impose avec arrogance. Qui veut imposer ses choix anti-culturels, dictatoriaux, sous des dehors de moins en moins enjôleurs.

    Philippe Monloubou, président du directoire d'ENEDIS, n'hésite pas à annoncer que celui-ci est devenue une entreprise de BIG DATA, avec à la fin du déploiement des Linky un parc de trente-cinq millions de CAPTEURS. Trente-cinq millions, à ajouter aux autres trente-cinq millions contrôlant l'eau des usagers, aux onze millions de ceux du gaz, à tous ceux des appareils électroménagers déjà pucés (depuis 2010), des voitures, des capteurs de pollution, de trafic automobile, et bien entendu des smartphones et autres tablettes.

    Avec tous ces éléments, les citoyens ne seront plus que des marionnettes dont chaque pas sera épié, chaque action décortiquée, y compris la plus intime.

    Cela fait-il penser au Big Brother du roman 1984 de George Orwell ?



    On peut penser que cela va plus loin encore, avec des réminiscences du Meilleur des Mondes de Wells, ou plus désespéré encore, la Vingt-Cinquième Heure de Virgil Gheorghiu.

    Sans doute cette conférence apportera-t-elle des éclaircissements sur certains aspects auxquels on ne pense même pas.

    Jean-Claude

    votre commentaire