• La véritable action contre les nouveaux compteurs d'électricité communicants Linky est maintenant sur le terrain, parallèlement au « terrain juridique » qui se fait jour. L'opposition grandit à mesure que les compteurs sont installés à un rythme effréné : une course contre la montre est désormais engagée...


    La bataille fait rage contre les compteurs Linky et nombreux sont les incidents qui émaillent leur déploiement depuis maintenant dix mois. En effet, chaque maire, voire chaque institution, a pour consigne de s'effacer devant ce déploiement à marches forcées et de laisser les Français se débrouiller sur le terrain.

    Combien de temps encore les maires – derniers remparts sur le terrain – resteront-ils sourds au profond mécontentement de leurs administrés ? Comment accepter encore la pose, beaucoup plus silencieuse celle-ci, des compteurs d'eau communicants avec des micro-antennes de 800 MHz posées tous les trois lampadaires par Véolia ?


    Incidents : on ne les compte plus.

    Les nombreuses associations et collectifs qui comptent en leur sein une personne dédiée à la veille Internet, qui « arrose » d'informations les réseaux, sauront vous le dire, s'indignant sans se lasser.

    Pour ne parler que de ce qui est sûr et vérifié, il y a l'île de Ré où il est relayé dans la presse locale le cas de cet habitant blessé par des poseurs excédés, eux aussi, par toutes ces multiples formes de résistance.

    Ces habitants de Gaillac, dans le Tarn, qui confisquent les outils des poseurs, voire crèvent les pneus des camionnettes, ce qui amène Enedi (ex-ErDF) à « préconiser » l'enlèvement du marquage « Partenaires Linky » sur celles-ci.

    Mais Enedis pourra vous dire qu'aucun ordre dans ce sens n'a été donné, ce qui est certainement vrai puisqu'il ne s'agit que d'une « préconisation », nuance.

    C'est également dans la nuance que fait Enedis sur le terrain quand elle préconise encore de poser le compteur en l'absence des habitants pour les compteurs accessibles. « Nous n'insistons pas si vous refusez », dit-elle encore par la voix des poseurs sous-traitants. C'est également dans la nuance quand les plateformes téléphoniques vous indiquent – pour les compteurs intérieurs surtout – que vous risquez des sanctions financières en cas de refus, alors que rien n'est prévu ni dans les textes, ni dans les tarifs d'Enedis.

    Qu'est-ce qui autorise Enedis à agir en sous-main, laissant les sous-traitants en première ligne ? Certainement la surprise de la contestation qu'elle n'a pas appréhendée.

    Ainsi, plus aucun intervenant Enedis ne paraît en réunion publique et la communication sur Linky n'est axée que vers les maires et leurs conseillers municipaux. La rupture avec les usagers est consommée, le dialogue impossible, et c'est pourtant l'origine du problème : qui connaît le Linky ?


    Un laisser-passer qui renforce le nombre des opposants

    En choisissant de ne communiquer physiquement qu'avec les maires, Enedis annonce son mépris mais aussi sa peur de la contestation sur le terrain. Et la contestation n'en sort que plus renforcée :

    — Pour les quelques maires qui s'engagent par conviction à demander au moins un moratoire afin d'y voir plus clair. Ces maires-là doivent ressentir le mépris d'Enedis pour leur fonction. En effet les présentations sur écran orientées uniquement sur les avantages de ce compteur, mais aussi les invitations au meilleur restaurant de la ville, ont dû éveiller leur sens de la démocratie ici bafouée.

    — Pour les habitants des villes et villages où agissent d'abord des personnes se regroupant souvent en simples collectifs, puis les habitants isolés sidérés de recevoir une lettre de changement de compteur quelques jours avant alors qu'ils n'en ont jamais rien su.


    Après la panique, la résignation, quand les poseurs arrivent. La boucle est finalement bouclée et le maire n'a plus qu'à attendre que le calme revienne...


    Les opposants sur le terrain

    Qui sont ces gens ? De gauche comme de droite avec une légère majorité de femmes. D'abord des plus de 50 ans qui ont connu une vie moins sophistiquée, puis très rapidement des couples avec enfants, des moins de 30 ans, plus intéressés par le concept de l'union de personnes si différentes que par la contestation elle-même mais reprenant à leur compte le vieux diction « il n'y a pas de fumée sans feu ».

    Ainsi toutes les strates de la société y sont représentées, et c'est ce qui étonne les pro-Linky, lors des nombreuses réunions à travers la France, qui croyaient n'y croiser que des jeunes et vieux « babas cool gauchisants ».

    Placés au pied du mur, les opposants s'organisent de plus en plus pour ne pas avoir à vivre dans la peur de l'attente. On voit alors apparaître des professions dites intermédiaires comme des professions libérales, des professionnels de la santé, des artisans et des commerçants, qui augmentent alors le niveau d'implication dans l'organisation avec des retraités tous disposés depuis le début à aider.

    Et c'est alors l'effet inverse de celui recherché qui va se produire au fur et à mesure des poses de compteurs : une élévation du niveau de l'opposition et, puisque l'on touche à la démocratie, une orientation juridique du débat. Mais avant tout, et conséquence directe d'une meilleure organisation, un nombre suffisamment élevé d'opposants dans chaque ville et village pour donner au moins matière à réflexion à chacun de leurs maires.


    Dernier rempart, les maires ont un rôle à jouer

    La politique d'Enedis visant à ne communiquer que « par omission » auprès du grand public, couplée au travail de l'ensemble des pro-Linky, pourrait mener à une opposition sans cesse renforcée par le rythme effréné des poses de compteurs.

    Toutes les parties s'obligent ainsi à une sorte de course contre la montre, qui pourrait dégénérer et mettre en cause le manque de clarté d'Enedis. Les maires, dernier rempart, ont un rôle d'arbitre à jouer.


    Les autres compteurs communicants

    Il existe trois autres types de compteurs dits « communicants » :

    – les compteurs de gaz Gazpar, dont les opposants au Linky surveillent l'arrivée ;

    – les compteurs d'eau avec télérelève en pied d'immeuble, qui préservent l'emploi et la santé (ils n'émettent qu'à la demande du téléreleveur) et qui sont aujourd'hui installés dans le Tarne à Lescure d'Albigeois et à Albi ;

    – les compteurs d'eau à télérelève à distance (par ondes hertziennes), installés dans le Tarn à Terssace et Saliès par exemple, dont le déploiement dans les communes n'est pas annoncé et, parfois même, dans le cas d'une gestion privatisée de l'eau, est ignoré du maire qui ne l'apprend qu'une fois la pose commencée ; il est alors indispensable de refuser cette pose « sauvage », ce qui est d'autant plus facile que les compteurs d'eau sont installés à l'intérieur des propriétés.


    Pour les compteurs d'eau comme de gaz, les opposants, pour la plupart, n'en sont qu'à l'analyse technique mais doivent se mobiliser en urgence car le déploiement est déjà antérieur à celui du Linky. Qui le sait ?



    L'AUTEUR

    Marc Langlois

    Initiateur de l'association CMGA, Collectif à Mouline le Gô Association, du nom du quartier d'Albi où il habite, qui a pour but de réunir des opposants au Linky d'Albi et des communes de son agglomération par une information en-dehors des partis politiques et par la non-violence et le dialogue.


    Contact

    Pierre Galloy

    Tél. : 06.63.73.30.68

    Site : http://pas-de-linky-ici.fr




    Vu sur Biocontact de décembre 2016 - N° 274

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  • Linky et nucléaire

    par Stéphane Lhomme
    mercredi 23 novembre 2016

    De la cohérence de se battre à la fois contre le Linky...et contre le nucléaire !

    Autant le dire tout de suite, la problématique du compteur électrique communicant Linky ne relève pas précisément de la lutte anti-nucléaire. Cependant, il existe entre les deux sujets des points communs et des similitudes qui font qu’il est parfaitement logique et cohérent pour les antinucléaires de se mobiliser contre le déploiement de ces compteurs, sans oublier les compteurs communicants de gaz (appelés Gazpar) et d’eau.

    Avant tout, il convient de tordre le cou à des prétextes avancés par les industriels pour « justifier » les compteurs communicants, prétextes qui abusent d’ailleurs certains écologistes : les compteurs communicants permettraient de « faire des économies d’énergie » et « aideraient au développement des énergies renouvelables » : voilà bien de quoi appâter un antinucléaire !

    En réalité, le système des compteurs communicants va être lui-même consommateur d’une quantité non négligeable d’énergie : il ne s’agit pas seulement des compteurs mais d’innombrables appareils déployés dans les communes pour capter les informations collectées par les compteurs, les transporter, les concentrer, les réexpédier par téléphonie mobile, etc.

    Par ailleurs, comme l’ont montré des études menées dans des pays où ils ont déjà été déployés, par exemple une étude australienne mentionnée par l’Ademe, les compteurs communicants n’entrainent pas d’économie d’énergie : une diminution de la consommation d’environ 10% est certes notée dans les deux premiers mois, mais elle se réduit à 5% deux mois plus tard puis à 0% au bout de six mois : ce sont en réalité les usagers qui, placés en situation expérimentale, ont modifié leur comportement (ils ont « fait attention » à leur consommation), avant que la vie ne reprenne peu à peu son cours normal.

    Les économies d’énergies peuvent être obtenues de façon pérenne par la formation et l’information des citoyens, mais certainement pas par le recours aux compteurs communicants. Notons d’ailleurs que ceux-ci sont installés en France par la société Enedis (ex-ErDF), filiale à 100% d’EDF… dont le financement provient principalement de nos factures d’électricité : il faudrait être bien naïf pour croire que les dirigeants d’EDF, qui nous mentent et nous spolient depuis des décennies, se seraient subitement décidés à nous faire faire des économies… et donc à réduire leurs revenus !

    Autre prétexte avancé : les compteurs communicants seraient utiles, voire même « indispensables », pour intégrer les énergies renouvelables dans le système électrique français. Qu’il faille moderniser le réseau électrique, c’est possible, mais en quoi est-il nécessaire, pour intégrer des parcs éoliens ou solaires, d’installer des compteurs communicants dans nos logements ? D’ailleurs, un contre-exemple parfait existe : l’Allemagne, qui développe les énergies renouvelables immensément plus que la France, a renoncé à la généralisation des compteurs communicants : seuls les gros consommateurs (usines, entreprises, etc) en seront doté, et la quasi-totalité des logements en seront dispensés, CQFD.

    Venons-en maintenant à la gestion des pics de consommation d’électricité qui, depuis des décennies mais de façon plus criante au fil du temps, mettent à mal le système électrique français en particulier en hiver : dès qu’il fait froid, et en particulier en début de soirée (18h/20h), des millions de chauffages électriques sont allumés et entrainent une consommation dépassant largement les capacités du parc nucléaire, pourtant surdimensionné. La France importe alors d’immenses quantités d’électricité, en particulier depuis l’Allemagne : il est de bon ton de dénoncer les centrales électriques au charbon de ce pays, mais le fait est que ce sont elles qui chauffent la France tous les hivers.

    Les compteurs communicants n’ont pas été imaginés spécialement pour aider l’industrie nucléaire à passer ces délicats pics de consommation, d’ailleurs de tels compteurs sont installés dans des pays non nucléarisés comme l’Italie. Toutefois, en France, il est avéré que le clan EDF (EDF SA, RTE, Enedis) attend avec impatience la mise en service des compteurs Linky pour réduire les pics en question : dans un premier temps sur la base du volontariat, les habitants pourront se signaler pour que, par le biais des compteurs Linky, les opérateurs prennent la main sur la consommation en déconnectant certains appareils. Nul besoin d’être devin pour comprendre que, par la suite, chaque logement doté d’un compteur Linky pourra être soumis de force à cette prise de pouvoir.
    Par ailleurs, les industriels de l’électricité et de l’automobile (bien aidés par les dirigeants politiques qui leur sont en majorité soumis) entendent relancer leurs activités (en berne) en imposant la mise en place de millions de voitures électriques. Mais ce projet absurde (*) risque lui aussi de se heurter au problème des pics de consommation hivernaux car, en majorité, les automobilistes mettraient leurs batteries à recharger le soir en rentrant du travail, exactement au moment où démarrent les chauffages électriques.

    Les compteurs Linky vont permettre aux industriels de repousser ces recharges à plus tard dans la nuit... quitte à ce que votre batterie soit incomplètement chargée le lendemain matin ! Mieux (ou plutôt pire), avant d’être rechargées, les batteries serviront de réserves d’électricité : par l’intermédiaire des Linky, le réseau électrique puisera l’électricité restante dans les batteries des voitures électriques avant de (peut-être) les recharger. Etre doté d’un compteur Linky, qui plus est d’une voiture électrique, reviendra donc à donner un coup de pouce au lobby nucléaire.

    L’objet du présent article n’est pas d’expliciter toutes les bonnes raisons de refuser les compteurs communicants, que l’on peut toutefois rappeler sommairement :
    - — désastre environnemental et financier : se débarrasser de 81 millions (35 d’électricité, 35 d’eau, 11 de gaz) de compteurs ordinaires en parfait état de marche pour les remplacer, à grands coups de milliards (nos milliards !) par des compteurs d’une durée de vie beaucoup plus courte et qu’il faudra donc remplacer à nouveau quelques années plus tard, etc
    - — captations d’innombrables informations sur nos vies : les compteurs communicants sont de véritables bigs brothers qui vont être installés dans nos logements et vont épier nos comportements, à commencer par la présence ou l’absence d’habitants (toutes les 10 minutes, voire de façon encore plus précise).
    - — mise en danger de notre santé : des ondes électromagnétiques nocives sont émises par les compteurs communicants, mais aussi par les nombreux appareils qui vont être installés dans les rues de nos communes.

    En conclusion, il n’est certes pas nécessaire d’être opposé à l’atome pour refuser les compteurs communicants mais il serait très incohérent de la part d’un antinucléaire (et de façon générale d’un écologiste) de ne pas s’engager contre l’installation des Linky, Gazpar et cie…

    Stéphane Lhomme
    Article rédigé pour Atomes crochus, la revue d’ "Arrêt du nucléaire" ( http://coordination-adn.fr )

    (*) La voiture électrique est une calamité environnementale au même titre que la voiture thermique. Par exemple, la seule fabrication des batteries émet en co2 l’équivalent de l’usage d’une voiture à essence pendant… 10 à 15 ans ( !). Ces batteries sont aussi bourrées de lithium et de graphite dont l’exploitation a des conséquences environnementales et sociales dramatiques (mais il est vrai que cela se passe à des milliers de kilomètres de l’urbain occidental qui se donne bonne conscience en roulant électrique…). Cf http://www.observatoire-du-nucleair...


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  • Le 14 octobre, nous du collectif 44ContreLinky étions invités par le Centre socio-culturel de l'Allée Verte. Didier, membre de Santé Solidarité, avait été pressenti, et m'avait demandé de l'accompagner ; le directeur du centre était d'accord. Le président nantais d'UFC-Que Choisir, monsieur Le Borgne, était également présent. Pressenti, ENEDIS n'avait pas donné suite...

    La salle était pleine, on n'avait cessé d'ajouter des chaises. ! Nous avons compté très largement cinquante personnes, peut-être quatre-vingts. Le directeur de Que Choisir s'est présenté avec son association, et a indiqué ses buts dans ce cas précis, puis Didier a présenté la sienne et a donné déjà des jalons à la discussion. Tout de suite les questions ont fusé. Sur la santé, sur la pénétration des ondes, sur la confidentialité des données, sur la fiabilité du matériel...

    Pour résumer, UFC-Que Choisir défend âprement ses adhérents, avec son arsenal juridique. Tout le juridique, j'oserai dire rien que le juridique. C'est une position très honorable, même si l'on peut rester parfois sur sa faim.

    En revanche, on peut dire que nous nous positionnons dans l'esprit de la légitimité des luttes contre les bousilleurs de santé, contre les grands-prêtres de Big Data, contre ce qu'un des participants n'a pas hésité à qualifier de dictature. Il ne faut pas craindre de l'affirmer : pour faire avancer LE VRAI PROGRÈS, il est nécessaire d'en passer par une remise en cause des lois. C'est ce que faisaient les grévistes du XIXe, c'est ce que fit Rosa Parks quand elle refusa de se lever pour laisser un homme blanc s'asseoir à sa place. Les lois, de tous temps, furent les instruments des Plus Forts pour contraindre les plus nombreux.

    Le débat se poursuivit ainsi, très animé. Les questions se bousculaient. Monsieur Le Borgne a nié énergiquement la possibilité de déconnecter grâce au CPL  les appareils électriques en fonctionnement dans nos logements. Et puis, vers la fin du "temps réglementaire", le directeur nantais d'ENEDIS, qui était déjà venu à d'autres réunions, s'est levé pour apporter sa bonne parole. Sa façon de procéder a été semble-t-il jugée assez cavalière, à en voir les réactions, d'autant qu'il avait été invité officiellement et n'avait pas donné suite. Il a d'ailleurs indirectement donné tort à monsieur Le Borgne, puisqu'il a confirmé qu'actuellement, même sans LINKY, EDF ou un autre fournisseur pouvait arrêter ou mettre en marche le chauffe-eau en fonction des HP/HC par « CPL ». Ce qui prouve bien que la déconnexion par CPL est possible.

    En même temps, on peut se poser la question d'une connivence entre les deux hommes, qui manifestement se connaissaient très bien. J'avais remarqué cet homme en cravate dans la salle, et je savais l'avoir déjà vu, sans pouvoir me le préciser. Monsieur Le Borgne ne pouvait pas ne pas l'avoir remarqué, mais à aucun moment il n'a tenté de l'interpeller, pour lui demander de se joindre aux orateurs (ou suggérer au directeur du centre de le faire).



    M. Le Borgne a bien insisté sur le fait qu'on ne pouvait violer un domicile, donc que si notre compteur est dans l'intérieur du logement, on pouvait être tranquille. Position « bizarre » pour un défenseur des usagers. Les locataires d'immeubles ou ceux dont le compteur est en limite de propriété ne sont donc pas à égalité de « droit » par rapport à ce changement de compteur ? Il a admis aussi les « risques sanitaires » des ondes électromagnétiques reconnus pour les crèches....et curieusement pas pour nos logements ??? ni les écoles ???


    Le patron local d'ENEDIS a amené des affirmations ex abrupto que, coincés par le temps, nous n'avons pas pu récuser, et c'est dommage car nous avions des arguments précis à donner. Je pense en particulier aux courants porteurs modulés par salves qui circulent dans tout un immeuble, ou un petit quartier, et pour lesquels il est nécessaire par sécurité de s'éloigner des fils du courant de deux mètres - chose fort difficile chez soi, tant ils sont nombreux. Et cela, il n'a pas été possible de le lui rétorquer.

    Malgré cette impossibilité à répondre, le temps de la réunion a été un peu bousculé, de ce fait d'une intervention volontairement tardive, et il était plus de vingt-trois heures quand nous nous sommes quittés après la fin de la réunion proprement dite.

    L'un dans l'autre, ce fut un bon débat, où se sont manifestées de vraies inquiétudes, comme celle d'un hypersensible qui a apporté son témoignage : le monsieur de Que Choisir n'a pu lui apporter que sa compassion, puisque « la loi oblige à déployer les compteurs ». C'est bien là où l'on touche du doigt les limites de la pertinence des lois ; et la nécessité, oui, la nécessité, de se dresser pour affirmer autre chose ; et pour agir en conséquence malgré certains risques.




    Jean-Claude 

    .

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  • Cette conférence s'est déroulée le 22 novembre dans un amphi de la faculté de médecine, à Nantes. Plus de deux cents personnes s'étaient déplacées, dont une vingtaine de membres du collectif.

    La réunion a été inégale. Un vieux monsieur, un scientifique,  est intervenu en dernier, il est venu spécialement de Lannion pour raconter qu'il avait parcouru la France avec une remorque, pour expliquer sur des places publiques ce que sont les ondes électromagnétiques. On ne l'écoutait guère.

    Une dame, docteur au CHU à Nantes, a expliqué ses entrevues avec des hyper-électrosensibles, et a raconté la détresse de ces personnes. Il n'y a pas de remède.  Elle suppose que de nombreux facteurs, non significatifs pris séparément, en sont la cause. On aurait aimé l'entendre plus longtemps. Elle a parlé d'autres patients, comme ceux qui sont sensibles aux odeurs, qui ont les mêmes symptômes à la fois divers, et aléatoires, mais tout aussi pénibles.

    Il y avait aussi un professeur de Limoges qui fait des expériences diverses sur des cellules, comme sur des souris, comme sur des humains. Elle fait partie de ces "grosses têtes" qui établissent les normes acceptables de façon tellement scientifique que les vraies réactions des humains ne l'intéressent guère, puisqu'elles ne correspondent pas aux normes. On lui a reproché de travailler grâce aux fonds donnés par des industriels, comme Orange ou SFR : elle s'en est défendue en affirmant que ces fonds transitaient par un organisme officiel qui bénéficiait aussi de l'argent de l'État, mais de nombreux présents ont rétorqué que cela ne changeait rien (moi le premier).
    Nous avons appris certaines choses cependant. Déjà on nous a décrit les méthodes des scientifiques pour que leurs expériences soient reproductibles par d'autres personnes, ailleurs et  plusieurs fois, pour éviter toute ambiguïté. Selon le professeur, un déclenchant aux maux est l'élévation de température, c'est prouvé, alors que les ondes en tant que telles, selon ses dires, n'ont aucun, non, aucun effet significatif et reproductible. Du coup les normes officielles n'en tiennent pas compte.
    Qu'en conclure ? Si les industriels les laissent faire, peut-être les scientifiques trouveront-ils quelque chose, un jour, mais nous n'en sommes pas encore là.

    Jean-Claude

    1 commentaire
  • Le 21 novembre, le Conseil de développement organisait à 18 heures une réunion d'information sur le compteur Linky, cela se passait dans une salle du CCO, le Centre de Communication de l'Ouest, dans la Tour de Bretagne. Nous y étions venus à quatre.

    C'est monsieur Duhagon,  responsable régional d'ENEDIS, qui menait l'exposé. A l'aide d'un projecteur il faisait intervenir des schémas de fonctionnement sur un écran.Selon sa vision du monde, tout "le progrès" était magnifique, sans aucun recul semble-t-il. En fait ce Système développe d'énormes choses, et ensuite il tente de les maîtriser en créant de ce fait d'autres problématiques.

    C'est ainsi, qu'à la fin je lui ai posé en privé une question tout de même d'importance. D'un côté les ingénieurs veulent maîtriser l'énergie créée et sa quantité, et en même temps ils tentent d'obliger les consommateurs à réguler leur utilisation de l'électricité pour éviter des pics cruciaux. D'un autre côté, la voiture électrique est mise en avant, pour des raisons environnementales, ou du moins c'est présenté ainsi.

    Alors, lui demandé-je, si tous les Français rentrent du boulot vers 19 heures, et hop ! mettent la voiture à la charge presque en même temps ? Tout s'écroule. Il a rétorqué que le Linky était justement là pour y remédier, mais je n'ai vraiment pas senti chez lui qu'il possédait la solution, et il me paraissait un peu embarrassé. Il a préféré changer de sujet aussitôt. A-t-il pensé un instant que des solutions multiples pouvaient être trouvées ? Rapprocher le travail du domicile, rendre plus adéquats les transports en commun, ce serait je pense plus bénéfique pour tout le monde. Mais difficile à faire penser cela à des personnes qui ne se déplacent qu'avec leur voiture personnelle (ou de fonction).


    Mêmes réponses fuyantes, quand était soulevé le cas d'appareils se détraquant dès le lendemain de l'arrivée du compteur. "Oh mais ce ne sont que de simples coupures de courant !" même si on parle de machines vraiment cassées et hors service. 

    Je n'ai obtenu qu'une réponse qui pour moi était bénéfique : même avec des relevés automatiques tous les jours (ou toutes les 2 secondes, mais je n'ai pas eu le temps de l'aborder), on peut continuer à avoir des prélèvements fixes mensualisés. Je comprends que d'autres préfèrent régler la consommation réelle.

    D'autres questions ont été abordées, je demande aux autres présents d'apporter leur contribution pour compléter mes propos. Mais aussi, beaucoup d'autres questions en sont restées là, faute de temps.
    JC

    2 commentaires


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